22 February 2015



Photo: ashadedviewonfashion.com

Vous vous souvenez d'Eugène Riconneaus? J'en parlais il y a plusieurs mois le couvrant d'éloges et de révérences (ici) tant le bonhomme déborde de talent - c'est juste éblouissant. Mais le plus cool, c'est qu'Eugène est plein de surprises et des bonnes, de surprises. Le 16 février 2015 débutait l'exposition "New York" en collaboration avec... Larry Clark. Oui, le réalisateur et photographe le plus cool et dérangeant de tout l'univers. Donc. En plus d'être un shoe designer qui frôle l'excellence, Eugène est un petit touche-à-tout sensible à la photographie. Mais attention, la chaussure d'abord. Puisqu'à l'issue de l'exposition, il est possible de se dégoter une paire top limited edition Eugène Riconneaus x Larry Clark. Mieux qu'une sucette après le dentiste, n'est-ce pas?

C'est où?
Galerie ADC 76 rue Quincampoix


17 February 2015


Si vous passez à Londres, je vous accompagnerais gaiement au Victoria&Albert Museum. Lieu de culture et d'exploration à travers les âges, les styles, les pays du monde entier et les mediums au travers desquels s'expriment l'art et la matière. J'ai dégainé le portable pour partager quelques petites pépites. Dans l'ordre, vous avez des sandales talons en bois (1937, par Bunting & Sons) - et on se rend compte comme la mode est un éternel recommencement, des sandales à plateformes (1972, Emma of London), les sandales à plateformes totalement barrées de Meadham Kirchhoff, des bottines et bottes pour homme datant du XIXe siècle (étonnement étroites!), et enfin des ballerines ou chaussures d'intérieur du XIXe siècle également.
A noter dans vos agendas qu'une expo temporaire intitulée Shoes: Pain and Pleasure débutera mi-juin. Du croustillant à venir. Quel plaisir de voir des musées s'intéresser autant aux chaussures et de leur dédier une exposition. Pendant ce temps à New York, l'exposition Killer Heels (j'en parle ici) a été renouvelée de plusieurs semaines tant le public afflue. Sex sales? Shoes do too.









11 February 2015

Inutile de questionner l'utilité d'une chaussure, celle-ci est un objet pratique ni plus ni moins, et plus ou moins esthétique et confortable. Si néanmoins on franchit la barre du pratique, l'artisan n'est plus et devient artiste. Ben oui, l'art n'a pas d'utilité pratique, tout comme les chaussures de Robert Tabor, artiste farfelue qui préfère rendre les souliers appétissants plutôt que les mettre aux pieds. Mais son imagination ne s'arrête pas aux mets de la table puisque le délire se poursuit autour de thèmes aquatiques, vaguement asiatiques, voire aristocratique ou burlesquo-cinématographique. Beaucoup de "-ique" pour décrire les sculptures incongrues de Robert, alors que le seul terme qui me vient en tête serait "mauvais goût & cornichons". A vous donner une crise de foie, je vous dis!




 

 Allen Jones

4 February 2015



Le 25 janvier dernier se clôturait une exposition se focalisant sur les travaux d'Allen Jones à la London's Royal Academy of Arts. Autant je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe au bout des jambes, autant Allen Jones se focalise spécialement sur elles, ces baguettes aux courbes dangereuses.
Artiste britannique pas vraiment connu en dehors d'un cercle de connaisseurs, Allen Jones a pourtant brillé surfant sur la mouvance pop art. Son obsession (ou plutôt, son fétiche!), ce sont les femmes, les femmes et encore les femmes... mi-objets fonctionnels (A.J. a crée ce qu'on appelle des 'human furnitures', des femmes qui font office de fauteuil ou de table basse), mi-statues - au regard aussi vide que celui de Toutankhamon - et à la plastique de déesse. Durant les années 70, A.J. a accumulé les représentations des jambes des femmes sous forme de peintures, de sculptures, de couteau et Jean passe (salut!). Aucun medium donc ne devait échapper à la représentation de sa déesse, un peu comme le ferait le pôle communication & propagande d'une religion! Mais celle-ci reste tout à fait raisonnable si vous voulez mon avis: à l'extrémité des jambes se trouvent sempiternellement des talons. Ca me parle!
Fétiche? Complètement! Les talons sont des objets qui servent le corps et donc le potentiel de l'appât charnel. D'ailleurs les couturiers sont des obsédés de la sappe... une fois de plus, il s'agit d'une création humaine qui est en étroite collaboration avec le corps et cette intimité est parfois si tangible que le vêtement se fond avec le corps pour finalement le révéler et l'amplifier. Le culte du corps. C'est un peu ça, non? 

  

 


Photos: Allen Jones, no title, 1976 // Kate Moss pour W magazine mars 2012 // Allen Jones, Secretary, 1972 // Allen Jones, Legs, 1970 // Martin Margiela spring 2015 // Dior haute couture 2015






3 February 2015



Ulyana Sergeenko. C'est elle! c'est elle qui tourmente mon esprit depuis que j'ai vu sa dernière collection 2015 à tomber, à se rouler par terre, à pleurer en Pieta tant la beauté est pénétrante.  Beaucoup d'éloges donc, mais il faut savoir que Ulyana est sur mon podium des icônes beauté/style/talent. Si sa beauté est une évidence, son style exquis de poupée chic 'not-over-the-top' est aussi probant (son instagram)(et je vous conseille de voir sur Google images). Quant à son talent, il s'est apparemment épanoui un peu tardivement, après une carrière de modèle, rôle qui lui colle encore à la peau. Avec son mari millionnaire (un adjectif pas anodin), ils ont construit une maison de couture il y a un peu plus d'une paire d'années et le duo énamouré ont réussi à éblouir à chacune des collections; chaque pièce dégage tantôt des vapeurs de folklore russe à travers des motifs, des broderies et des couleurs chatoyantes tantôt ce sont simplement les formes et les lignes épurées qui percutent l'oeil. La concision qui émane des tenues souligne à quel point Ulyana maîtrise ce qu'elle a dans les mains. 
Je sais, je ne parle pas de chaussures mais je fais un petit écart pour votre bien et je tiens à préciser que l'on voit distinctement des superbes escarpins en velour bleu turquoise dans la dernière photo. Ils semblent tout droit sortit d'une esquisse, c'est magique!