Les possibilités dans la création d'une chaussure sont infinies. Anastasia Radevich, shoe designer canadienne, l'illustre à merveille et nous plonge dans un monde onirique et aquatique. On croirait voir des chaussures venues d'un univers lunaire créées pour des créatures mi-hommes mi-sirènes. Les textures, les couleurs, les formes sont organiques et semblent avoir été forgés par la Nature elle-même. On retrouve cette magie dans ses illustrations qui vont au-delà d'une simple esquisse: la chaussure émerge dans un canvas de lignes, de mots, de couleurs et de multiples inspirations. Son talent n'est pas passé inaperçu, Anastasia ayant travaillé avec Alexander McQueen et Nicholas Kirkwood avant de se lancer seule pour notre plus grand émerveillement.
Non, vous vous trompez, cette photo n'est pas la couverture d'un roman érotique. C'est vrai que quand on y réfléchit, rajouter un titre du type "Les talons de Mademoiselle" et le tour est joué! Mise en scène plutôt tape à l'oeil: dessous chics, bas et talons hauts noirs vernis. Combo parfait digne de toute pin-up qui se respecte. Vous voulez sans doute savoir qui se cache derrière cette pose lascive. Moi je le sais. Il suffit simplement de lever les yeux à la scène: aujourd'hui nous rencontrons une pin-up fetish et poupée burlesque nommée Marie-Anne. Reines de féminité, les performeuses burlesques et fetish models ont des goûts pointus en matière de chaussures. C'était trop tentant et je ne pouvais pas passer à côté d'un entretien avec l'une d'entres elles. Mais pas n'importe laquelle, Mademoiselle Chérie est une vraie, une consciencieuse qui depuis l'enfance, porte un regard adulte sur les chaussures se voyant déjà peut-être dans son boudoir, les escarpins alignés sous les yeux.
Pour ce portrait, Marie-Anne nous fait le plaisir de jouer le jeu de l'interview sous forme de vidéo - et si vous en voulez encore, des photos supplémentaires ont été ajoutées pour illustrer le propos.
Je conclurais en mettant en avant une attitude que l'on devrait tous suivre - mais que personne n'ose vraiment: interpeller la fille dans la rue qui a de jolies chaussures et LUI DIRE avec le sourire. Ca ne mange pas de pain et vous ferez le bonheur d'une personne. Rien que ça!
Je ne pouvais pas attendre pour vous dévoiler mon dernier coup de coeur en date. Les souliers de la finlandaise Minna Parikka. Eduquée par les meilleurs à Londres où elle a appris le métier de shoe-designer, on ne peut que deviner l'influence toute British avec cette touche décalée que sont les oreilles de lapin et les lacets à coeur. La collection est une réussite: les formes, les matières, les coloris. Il y a tout pour plaire l'enfant qui sommeille en nous et la femme qui s'épanouit.
Je vous ai rassemblé mes préférées. Pour le reste, ça se passe ici: le Shop
Camilla Elphick est une magicienne, ou plutôt une fée édulcorée qu'il va sérieusement falloir garder dans nos filets. Cette jeune londonienne vient de sortir sa première collection malicieusement intitulée "So bad, it's good". Du glamour, du kitsch, et une touche de pop art, le tout mixé sur de délicieux escarpins ultra féminins. Une collection printemps/été 2014 qui évoque les expérimentations de Charlotte Olympia, notamment avec une paire de talons qui reprend le distributeur de PEZ.
Utilisez des objets du quotidien et les détourner... ça ne vous évoque pas quelque chose? Personnellement ça m'évoque la mouvance Ready-made lancée par Marcel Duchamp. Ca sous-entendrait que ces chaussures sont des oeuvres d'art en quelque sorte. Ce qui est par ailleurs mon intime conviction. Camilla s'est justement inspirée des oeuvres pleine de crème glacée de l'artiste Kent Christensen. On obtient au final une collection méga-fun dans le fond et ultra féminine dans la forme.
Kent Christensen
Allez donc jeter un oeil ici - vous y trouverez des illu de chaussures by Camilla. Love it!
Vous vous souvenez quand je disais que Stella McCartney a été la victime number one en 2013 avec ses bottines à grosses semelles? Si, si, j'en parle dans un article plus ancien. C'était d'ailleurs Jeffrey Campbell qui avait reçu la palme du plus grand nombre de détournements. Je ne pensais pas que l'on pouvait faire mieux, d'autant plus que les idées étaient bonnes et nous faisaient presque oublier l'origine de la tendance. Or j'ai trouvé son compère australien qui lui aussi a eu une envolée lyrique, tellement il semblait inspiré par les chaussures de Stella (et les profits à la clé?). Il s'appelle Windsor Smith et il aime s'inpirer des créateurs sans impunité. On retrouve sur le site, dans un style épuré hipster, des modèles qui évoquent sans détour les créations de Alexander Wang, Balenciaga, Giuseppe Zanotti, Stella McCartney et même le modèle copie-conforme des Astrix de chez Topshop! Les boutiques de chaussures ne prennent aucun risque, la copie, ça marche. On la modifie un peu et le tour est joué. Créer une collection = détourner les designer shoes les plus hypes. C'est ça la recette bankable!
Non. Je ne vais pas vous parler de la marque Opening Ceremony.
A vrai dire je n'avais pas d'autre idée en tête pour nommer un phénomène qui me semble plutôt méconnu en France et très répandu aux USA : le SHOE UNBOXING!
Wow, quelle excitation!!
Lesblogueuseset autres vlogueuses ont un jour décidé qu'elles devaient tout, tout, tout! partager avec leurs followeuses. La réception d'une nouvelle paire de chaussures ne fait pas exception. C'est sans équivoque un moment crucial quand le facteur, un genre de Père Noël cheap sur un vélo, t'apporte ton petit colis. Instantanément l'euphorie se fait sentir après des jours d'attente badante.
Alors oui, quand tu vis seule avec un chat qui préfère la boite plutôt que les chaussures, il arrive un moment où l'envie de crier au monde combien on aime ses chaussures fraichement reçue émerge. Et c'est d'autant plus le cas quand il s'agit d'un modèle HYPE, tendance et à deux clics d'être out of stock. Montrer au monde que l'on possède CETTE paire c'est prouver qu'on fait partie du club - et faire un peu enrager les autres par la même occasion. J'ignore s'il y a une stratégie marketing derrière tout ça mais ce qui est sûr, c'est que ces vlogueuses font preuve d'un engouement à la limite du redondant, notamment quand l'intro dépasse les 4 minutes et que l'on attend toujours de voir à quoi ressemble les dites chaussures. Et après? Ah! Enfin les chaussures!
Plutôt convaincant, non?
S'en suit un étalage de superlatifs digne d'un télé shopping - mais fait par ta copine blogueuse, ça devient de suite plus cool. Bon, je dois tout de même avouer que ça m'a rendu service avant achat. Rien de tel que de voir à quoi ressemble les chaussures une fois sortie de leur boîte et puis c'est vraiment un plus indéniable que d'avoir un petit défilé privé, s'imaginant déjà les avoir aux pieds...
Ca vous dirait que je fasse un shoe-unboxing quand je recevrai mes Jeffrey Campbell Tardi Lo? Oh non, vous ne voulez pas, ça ne servirait à rien, elles sont out of stock, eh toc!
Tokyo est un défilé de mode perpétuel. Le site Tokyo Fashion nous régale quasi quotidiennement de clichés de street style. Chaque tokyoïte est son propre styliste et son propre modèle à la fois. Arrêtons nous 2 secondes au détour d'un gros carrefour de la capitale et jetons un oeil voir ce qu'il se passe sous les chevilles des japonais.
