24 June 2014

LETTRE A ELISE... ET LES AUTRES

Chers lectrices et lecteurs,

Après moult pérégrinations me voici expatriée au pays de Totov et Momo (ou plus communément appelés Beethoven et Mozart), ce qui je dois l'avouer n'est pas des plus excitant en matière de chaussures. Oui, soyons clairs, l'extravagance chez nos voisins teutons n'est pas localisable au niveau des chevilles mais bien au niveau de la tête: coupes de cheveux incongrues et colorations douteuses sont au rendez-vous. Ce n'est pas faute de ne pas avoir cherché quelques pépites sur les pieds des Berlinois... j'ai beau avoir laissé mes yeux trainer sur les passants, je n'ai pas été très fascinée. La conclusion est un peu morne: le confort avant tout. La sneaker est la reine ultime, les sandales plates et les tongs ses troubadours. 
Pour me consoler un peu, je suis allée faire un petit tour à Kadewe, l'équivalent de Printemps, histoire d'effleurer quelques talons cultes de grands couturiers. Mais une fois encore, rien de très excitant si ce ne sont les Miu Miu aux cabochons et la rangée de high heels Jimmy Choo. 



Néanmoins, j'ai eu un gros coup de coeur pour le coin Repetto qui m'a fait rêver avec ce superbe tutu digne d'un conte de fée... Tutu que j'accommoderais bien avec une paire de Jimmy Choo plutôt qu'une paire de ballerines. 


Mais pour ne pas rester sur sa faim, il faut tout de même que j'évoque un très beau livre paru chez teNeues, bourré de modèles inconnus au bataillon et d'autres que l'on redécouvre avec émerveillement. Le bouquin a un titre très évocateur! For the Love of Shoes.
Trouvable ici.




4 June 2014

THOMAS TAIT: NAMASTE


Le 29 mai dernier, le jury prestigieux du LVMH Young Fashion Designer Prize récompensait Thomas Tait, une petite étoile qui deviendra sans doute une super star dans la galaxie de la mode dans un futur proche. Un petit arrêt sur images s'impose donc.
Originaire de Montréal et diplômé du Collège LaSalle, Tait a continué à continuer sa route jusqu'à la très prestigieuse Central Saint Martins de Londres où il a obtenu son master degree en prêt-à-porter féminin. L'aventure débuta après avoir remporté le prix Dorchester Collection Fashion et le propulsera sous les projecteurs lors de la Fashion Week de Londres en 2010.
TT ne va pas dans l'extravagance et maintient sa ligne au fil des collections: des modèles aux coupes innovantes, des silhouettes tantôt exagérées ou gommées tout en allant parfois s'inspirer du mouvement Bauhaus et autres touches constructivistes. Un style riche et élaboré mais sobre. C'est là toute la magie: une fausse simplicité. Derrière les formes se cachent une géométrie parfaitement assurée.
Les chaussures ne font pas exception à la règle de Thomas. Les tracés sont droits, les talons carrés et parfois totalement architecturales. Néanmoins il y a toujours quelques courbes qui viennent réchauffer les chevilles et la plante des pieds. A noter que le styliste a fait appel à la brillante Natacha Marro (voir ici) pour concevoir les chaussures de sa collection 2011. Il a tout compris. Il va aller loin alors: affaire à suivre.











2 June 2014

LE POST IMPRIME

Après les Doc Martens x Hieronimous Jerôme Bosch (voir article), je vous présente Vans x Magritte. Hop! Que je t'imprime des détails de toiles de l'artiste sur les chaussures en toile Vans. Et ça donne ça:


Ce constat m'a amené à réfléchir: pourquoi? Pourquoi mettre des peintures d'artistes défunts sur des chaussures? 
A vrai dire, on s'en moque si l'artiste est vivant ou mort, ce qui importe c'est le pictural, le motif, la forme et les couleurs. Faut qu'ça se remarque, faut qu'ça parle!
Et justement, choisir une toile archi-connue pour l'imprimer sur une chaussure, c'est comme imprimer un logo, celui d'une marque et donc, c'est afficher une image et toute la symbolique qui gravite autour de cette marque. Pour le meilleur et pour le pire. Sauf que là c'est une toile: c'est arty, c'est intello, c'est culturo-bobo. Total banco. En choisissant une peinture comme imprimé, la marque s'approprie finalement la symbolique de l'artiste. Ici c'est Magritte, un artiste belge connu pour ses toiles surréalistes.  Hmm, surréaliste? Ouais, ça le fait les gars. Ca reflète totalement notre monde actuel et la recherche du sens inexistant de la vie.
Ta chaussure peut effectivement exprimer de profondes pensées. Et de surcroit, avoir des yeux et une bouche n'est plus réservé à votre tête, vous pouvez aussi en avoir aux pieds (voir modèles ci-dessus). L'idée me plaît assez... Après tout, on dit que les hommes ont leur cerveau dans leur pénis, et pourquoi ne dirait-on pas que les femmes ont un cerveau dans leurs pieds; elles et leur obsession pour les chaussures! Damn

Finalement n'est-ce pas l'imprimé ultime que le détail d'une toile d'un peintre célèbre? L'imprimé lambda n'a effectivement pas la profondeur et toute une histoire derrière lui à l'instar, par exemple, d'une toile de Magritte. Gagnez donc en profondeur et en brillance et affichez vos sneakers en société. Devenir un musée vivant a d'ailleurs un nom scientifiques, les spécialistes des tendances appellent ça le "wearable art". Selon moi, il s'agit simplement un moyen fastoche de créer des imprimés cools et branchés sans trop se fouler les neurones. Non?